Heureux possesseur d'un GSXR 1000 depuis avril 2001 et ayant parcouru 35000 km à son guidon sans l'ombre d'un soucis, j'ai succombé aux charmes du modèle 2003 avec son cadre noir et son look plus moderne. Deux modèles disponibles en France, un classique aux couleurs Suzuki dont les bleus sont toujours aussi magnifiques et un modèle plus discret dans une livrée grise, ce dernier comportant moins d'autocollants sur ses flancs, même le réservoir en est totalement exempt!

GSXR 1000 K1

GSXR 1000 K3

 

 

Jeudi 17 juillet premier contact devant le magasin:

En enfourchant la belle, il n’y a pas grande différence, la position est la même, 1cm de selle en moins et un réservoir plus fin imperceptibles à l’arrêt ne suffisent pas à changer la position.

Le tête de fourche est moins large et mieux agencé, les rétroviseurs sont ceux du modèle 2002 (K2), les conduites d’air noires ont remplacé avantageusement les anciennes imitant le carbone, même le boîtier fusible a disparu (il a pris place sous la selle),  le compteur est différent, nouvellement doté d’un shif-light et plus compacte, son dessin rectangulaire est moins original que l’ancien, l’araignée est très différente, moins torturée et moins massive, la superposition des phares est passée par là.

Je remarque aussi rapidement que les réglages de suspensions sur la fourche ont troqué leur joli bleu contre un rouge surprenant, que le contacteur de lumière sur le commodo droit est devenu un on/off pour le Warning (seul le mode Park commande les veilleuses), que le starter a disparu du commodo gauche.

Pour le reste rien de différent semble t’il du modèle 2001 (K1).

 

Premiers tours de roue, premières impressions:

Contact, Start ! Au premier démarrage le régime moteur s’envole tout de suite (starter automatique oblige) jusqu’à un peu moins de 2000 tr/mn et redescend bientôt à une valeur correcte de ralenti.

La sonorité du pot est plus feutrée me semble t’il, une espèce de reflux étouffé, la commande d’embrayage bien plus douce, klong ! Première c’est parti…..

Avec ce tête de fourche plus petit, ce gargouillis en sortie de pot et la faible accélération pour cause de rodage, la première impression qui me vient c’est d’être sur un 500 GPZ….

Je m’extrais de la ville et…. Mais je ne sens pas la moto de la même manière que l’ancienne !? C’est très curieux d’autant plus que la géométrie est restée la même d’après les prospectus constructeur. Je me demande si le fait de perdre 2 kilos suffit à donner cette impression là : Elle parait plus vive.

A part ça le freinage semble du même tonneau, seule la suspension arrière montre qu’elle à été remaniée. Elle est nettement plus ferme, la moindre petite bosse me rappelle que ma colonne vertébrale n’a plus 20 ans !!

La selle, semble moins ferme, certainement pour compenser cette rigidité de l’amortissement arrière, pourtant une comparaison avec mon ancienne selle, contredit cette sensation. La fermeté du rembourrage est similaire, seul le dessin est légèrement différent et offre une dizaine de cm2 de plus d’assise sans être plus large. C’est la position assise du fessier qui change, d’ordinaire assis plutôt « sur le réservoir » je suis nettement « plus assis » sur la selle qu’avant d’où les remontées plus nettes de la suspensions.

Après cette fausse note la première bonne surprise vient des rétroviseurs qui ont la bonne idée de refléter 2/3 de la route et 1/3 de mes bras (l’inverse sur le K1) et surtout de permettre de rouler en position droite comme couchée sur le réservoir sans avoir à les ajuster. L’ancien système, type automobile, qui permettait de les rabattre ou de les redresser n’a pas été conservé, dommage c’était vraiment pratique en circulation dense ou pour la garer près d’un mur.

Quelques kilomètres plus tard, quelques bosses sur la route, viennent me rappeler que le mieux est l’ennemi du bien : le réservoir plus fin que l’ancien (donc moins rond à l’entrejambe) me fracasse les œufs.

Flash back : Nombre de journalistes essayeurs, plus proches des pilotes que des pauvres motards de base que nous sommes, s’étaient plaint sur le K1 de la largeur du réservoir, les pistards aussi certainement, et voilà que Suzuki dans sa grande bonté a corrigé le tir pour mon plus grand malheur. L’ancien réservoir plus rond permettait à mes jambes légèrement écartées et au bas de mon ventre d’être en appui dessus, sur le K3 la position ne permet plus cet appui et à la moindre bosse mon bassin vient le percuter, aïe aïe aïe !! Va falloir que je réapprenne à serrer les jambes, surtout que cette mésaventure m’arrivera 4 fois au cours des 250 premiers kilomètres. Une omelette une !

Premier plein d’essence et nouvelle surprise, le bouchon de réservoir à aussi été modifié. Pour ne pas que des imprudents le remplissent de gas-oil, le conduit à été réduit : une vraie galère pour faire ce premier plein, d’ailleurs j’ai même aspergé la pompe…faudra s’habituer…

A ce moment là je suis à 120 Km de chez moi et la nuit tombante me permet de tester l’éclairage, deuxième bonne surprise, je vois la route !!

Sur le K1 conduire de nuit sur les routes viroleuses de ma campagne me retirait un certain plaisir de conduire tellement je roulais au pif en virage avec la peur du paf ! Avec la K3 la lumière provenant des optiques, bien que concentrée en partie centrale, éclaire mieux en latéral et le faisceau de lumière est bien plus puissant, c’est sécurisant, moi qui adore les sorties nocturnes.

Le tableau de bord est toujours éclairé en orange pastel mais plus tendre que sur le K1, mais les boutons de réglages sont invisibles…

 

Première nuit au garage et premier point sur la moto.

A part la sensation bizarre avec la fourche avant et la dureté des suspensions (mal au cul), rien d’autre n’est à regretter par rapport à l’ancienne, peut-être le pot vraiment plus discret !

Le lendemain j’emmène la belle pour la révision des 1000 Km et en discutant avec le mécano il m’apprend que le nouveau pot fait gagner un cheval. C’est sans doute vrai mais ce pot catalysé, 9 cm plus long et de diamètre 2 cm plus large que l’ancien je le trouve horrible, il dépasse la coque arrière et le pneu comme sur le SV1000.

 

Inspection générale :

En détaillant le K3, bien peu de pièces subsistent de la première mouture, seuls les cales pieds, le sélecteur, les bocaux de liquide de frein, l’amortisseur de direction (en apparence), le commodo gauche, les poignées caoutchouc et les embouts de guidons sont similaires. Même le garde boue avant et les carters moteur sont différents. Il faut chercher sous le réservoir pour trouver quelques autres pièces communes, alternateur, pompe, filtre à air, bougies…

Gagner 2 kilos sur une machine déjà ultra légère (pratiquement le poids d’un 600 sportif) à demandé un sacré travail.

Les stylistes ont aussi apporté leurs modifications, l’aspect général est plus abouti, la ligne plus moderne. La silhouette arrière est bien plus fine, plus fluide mais revers de la médaille, il ne subsiste plus grand place sous la selle. On y loge les outils Suzuki, le U, une bombe anti-crevaison, une paire de gants et c’est pratiquement tout. Un logement plastique a été aménagé pour un U large, mais l’attache caoutchoutée qui retient les outils ne permet plus de tenir le cadenas du U comme auparavant. Faudra être ingénieux !

 

Modification :

Le dimanche suivant, alors que je totalise plus de 2000km et que je commence à apprivoiser un peu le train avant, je décide de changer le pot pour le modèle 2001 !!

Il est plus petit et homologué ! À peu de chose près (une patte) il se monte sans difficulté.

                 

Tout de suite après départ en balade. Le changement est immédiatement perceptible. Fini le gargouillis et bonjour la présence agréable du K1, à part que le son n’est pas le même !!? C’est curieux…

Un coup d’œil au compteur numérique de T° et je remarque que le moteur ne chauffe pas comme celui de la première génération : il monte à 90° avant de redescendre rapidement vers 78/80°, sa T° de fonctionnement normal, alors que l’ancien se contentait de monter doucement jusqu’à 78/80°.

Suzuki aurait-il fait en sorte que le moteur monte plus vite en T°?

PAF ! Une grosse explosion en sortie de pot, me sort de mes réflexions, le pot n’étant plus catalysé il se produit ce phénomène d’explosion dans le pot qui, renseignements pris plus tard, semble normal.

 

Moto différente, sensations différentes :

Maintenant que je peux pousser le régime moteur jusqu’à 8000 tr/mn, je remarque que le moteur est plus véloce à partir de 4000/4500 tr/mn, que finalement le train avant est plus sur et que la moto tourne mieux dans les petites courbes. Elle à même une certaine tendance à sous virer. Franchement je trouve tout cela curieux et c’est en consultant le manuel du propriétaire que la solution m’apparaît : la chasse a été réduite de 5° et donc l’axe de roue avant est 5mm plus près du cadre…

Je comprends mais je reste stupéfait que 5 petits millimètres puissent faire varier à tel point mes sensations.

C’est loin d’être la seule modification du châssis, tous les axes sont plus volumineux, celui de la colonne de direction y compris, la partie périmétrique du cadre est plus fine et la boucle arrière est réduite en largeur et de conception simplifiée.

Le freinage aussi est différent, l’ancien se montrait vraiment bon à grande vitesse mais je ne le sentais pas vraiment à faible allure, une sensation floue pour moi, presque inexplicable, pas une histoire de mordant mais un manque de feeling. Le nouveau est assez similaire dans son fonctionnement (pas de révolution) mais le feeling est vraiment mieux au point que je tenterais presque les stoppies !! Il a quand même un fonctionnement épatant, il ne freine pas fort sur la première sollicitation mais devient plus mordant très peu de temps après, un peu à la manière des freins carbone qui ont besoin de chauffer pour être efficaces. Cela est un peu déroutant mais ajoute à la sécurité : le freinage « creux » en début permet le transfert de masse sans blocage puis l’intensité augmente. L’efficacité est parfaite, voir redoutable.

 

 

Arsouillons :

Il m’aura fallu 2 semaines et 3000 Km pour apprivoiser la bête.

Avec maintenant la possibilité de passer le régime de 8000 tr/mn  je peux commencer à arsouiller. L’impression première de vivacité accrue se confirme, je suis même plusieurs fois obligé de corriger en virage à droite pour ne pas monter sur le vibreur, pardon sur l’herbe, les pif paf sont plus coulés, le train avant plus précis, les BT d’origine sont excellents, la boite n’a pas changée et accepte très bien le passage des vitesses à la volée, seul l’amorto arrière reste sec sur mauvais revêtement et c’est assez changeant par rapport au K1.

Au chapitre amortissement tout a été retravaillé. Le combiné amortisseur arrière n’est plus le même et le ressort a échangé sa couleur rouge contre une jaune, mais ses réglages usine sont identiques à celui du K1.

Les bras de fourche tout nouveaux pour accueillir les « étriers qui captent la radio » et dont le revêtement (point faible sur le K1) a été renforcé, ne comportent maintenant plus que 5 niveaux de pré charge (contre 8 sur la K1), mais le réglage s’effectue par demi-tour. Le tarage usine est d’ ½ tour !! Ce qui fait de la marge pour durcir…Les réglages hydrauliques en détente et compression sont identiques à ceux du modèle K1.

Et le moteur ? Pas de gros changements si ce n’est une volonté plus franche dès 4000/5000 tr/mn, il reprend dès 2000 tr/mn et reste hyper docile et facile à exploiter en conduite de tous les jours aux vitesses permises. Au-delà de 7000 tr/mn il devient rageur, s’envole dans les tours et la moto se métamorphose en sportive à sensations, surtout que la partie cycle suit sans broncher et, sur ce terrain fait un mieux sensible que le K1, le freinage ne changeant pas beaucoup selon moi.

Les réglages du levier de frein sont un peu gênants (pas remarqué sur le K1), en position 1 j’ai du mal à replier la première phalange de mon index sur le levier (freinage sur l’angle), en 3 je me coince presque les deux derniers doigts sur freinage appuyé c’est donc en 2 que j’ai choisi de rester sachant qu’il y a 6 positions au total.

 

Petits détails qui émerveillent :

-         La bulle n’est ni plus haute ni plus large et pourtant elle occasionne moins de remous, ne dirige plus le flot d’air sur le bas des épaules et il ne subsiste plus cette dépression derrière qui plaquait tout sur le réservoir, insectes compris ! Pour ce faire les ingénieurs de Suzuki ont aménagé une petite prise d’air presque imperceptible entre le raccordement de la bulle et celui du phare.

 

                                                

-         Les trips kilométriques sont à 4 chiffres (3 auparavant) plus 1 après la virgule.

-         Le flanc gauche ne nécessite plus de découpe pour installer une roulette de protection.

                                                                    

-         Les clignotants sont plus jolis (même modèle avant et arrière) éclairent mieux avec pourtant des ampoules 20% moins puissantes. A l’avant ils sont maintenant solidaires du TDF et plus sur les flancs ce qui permet de rouler sans les flancs en respectant la loi.

-         Les crochets d’arrimage sous la selle du K1 (boucle de cadre) ont laissés place à d’autres astucieusement placés sur la bavette arrière, près des clignotants et sur les supports de repose pieds, de quoi emmener quelques affaires en utilisant une araignée, les sandows étant à proscrire si l’on veut garder sa peinture en état.

-         Le passage de roue a été redessiné, plus besoin de le remplacer, il est maintenant quasi étanche.

-         La facilité avec laquelle on démonte la bavette arrière (4 vis externes) laissant deux supports acier qui permettent de fixer la plaque minéralogique.

                               

 

Petits détails qui énervent :

-         Le mode de signalisation du passage en réserve (ils changent sans arrêt chez Suz !) sur le K1 il clignotait à 4 litres et devenait fixe à 2 litres, sur le K3 il est fixe à 4 litres et le reste jusqu’à la fin !! ce qui m’a valut un belle panne sèche: J’étais en train de me dire « purée elle est plus sobre que l’autre » quand le clignotement du moteur ( et non celui du voyant que j’attendais) est venu me rappeler que la logique nippone est un peu différente de la notre…

-         L’emplacement sous la selle : plus assez de place pour une combarde anti-pluie.

-         Le bouchon de remplissage : même au bout de 10 remplissages je ne m’y fait pas.

-         Le nouveau dessin du réservoir : pratique pour les omelettes.

-         Le vernis du réservoir : apparemment moins résistant puisque rayé au bout de 4 jours.

-         Faux point mort  entre la 5 et la 6 : jamais rencontré avec la K1.

 

Les plus :

La ligne.

La sûreté du train avant.

L’efficacité des rétroviseurs.

Le Warning : utilisable aussi en mode Park.

Le nettoyage des jantes.

 

 Prochaine étape le circuit...

:( Ben on va un peu attendre car j'ai subit un vol :(

Bon soyons positif....

Bientot le modèle 2004 Ouais!! (quand j'aurais touché les pépètes...)

 

A suivre...